Ma découverte de la pleine conscience

J’ai choisi ce jour pour vous parler de ma découverte de la pleine conscience parce que c’est ce jour-là, que tout a commencé. Il y a 9 ans, jour pour jour… Il y a 9 ans, une grande partie de moi s’est éteinte…

 

La première fois que j’ai entendu parler de ce concept de pleine conscience, c’était peu de temps après ton départ, dont je ne voulais pas guérir… Je saupoudrais d’ailleurs, régulièrement la plaie de vinaigre ou de sel, pour être sûre que la douleur reste bien vive.

A cette époque, si quelqu’un m’avait demandé si je voulais aller mieux, j’aurais, sans hésiter, répondu : non. Aller mieux, signifiait avancer… Il était inconcevable pour moi, d’avancer sans toi… Aller mieux, ça voulait que ta présence n’était pas indispensable à ma vie, au quotidien et que je pouvais très bien faire, sans… Aller mieux, ça voulait dire t’oublier, en quelque sorte… et ça il n’en est pas question ! Alors non, je ne voulais pas aller mieux. 

 

Ma peine, ma souffrance, c’était ma manière de gérer ton absence, ma façon de te rendre hommage, pour que ta vie n’ait pas été vaine, pour que ton passage ici ne soit jamais oublié… 

 

C’est ainsi que j’avais l’impression de te maintenir en vie… Un peu comme si cesser de souffrir, t’aurait fait disparaitre définitivement de ma vie… Je ne partage pas, je ne partage rien, ni mes souvenirs, ni ma peine. Je ne veux pas risquée de dilapider, ce qu’il me reste de toi. Je garde tout, égoïstement, au fond de moi.

 

Je vis ma vie en mode pilotage automatique, en culpabilisant de pouvoir envisager sourire un jour…

Chaque jour, je me lève en pensant à toi, qui n’aura jamais plus l’occasion de le faire et je me couche avec la même pensée… Je te cherche dans partout… Je t’imagine dans tous les coins de rue… J’observe tous les hommes qui ont ta carrure en espérant, qu’ils se retournent et que ce soit toi… Je compose des dizaines de fois par jour ton numéro pour entendre ta voix… J’aimerais tellement que tu sois là… 

 

Chaque jour, un nouvel effort, pour moi, en pensant que tu n’es plus là…

 

Pour elle, aussi, c’est une terrible épreuve… Elle qui t’aime tant… Elle aurait voulu que ce soit elle… Elle ne sera plus jamais tout à fait la même… Tu as emporté une grande partie d’elle, avec toi… Ce petit bout de femme, tellement forte et si fragile, à la fois… Je me dois d’être là pour elle, maintenant que tu n’es plus là… Il n’aurait pas pu en être autrement. 

A un moment, ils semblaient tous, si inquiets, que j’ai fait pour eux, ce que je n’aurais jamais fait pour moi et je les ai laissé me convaincre d’aller voir quelqu’un… Histoire de les rassurer et pour qu’ils me laissent en paix avec ma souffrance.

 

Une rencontre décisive… Cet homme extraordinaire a transformé ma vie !

Alors que je n’avais qu’aucune intention de verbaliser quoi que ce soit, il a trouvé le moyen de me faire exprimer ce que les mots ne disaient pas…

 

Il a entendu et pris en charge mes besoins. Il a trouvé la manière de s’adresser à moi, celle qui allait faire toute la différence… Sans le savoir, il a changé le cours de ma vie ! Je n’ai pas eu à le voir très longtemps… Le jour où il m’a demandé : “Que penserez votre papa, s’il savait que vous souhaitez porter son deuil toute votre vie?” a marqué notre dernière séance…

 

C’est lui qui m’a parlé pour la 1ère fois de pleine conscience. A cette époque, j’étais loin de savoir ce que je sais aujourd’hui, j’étais loin d’être la personne que je suis aujourd’hui… et je l’ai d’abord pris pour un gentil illuminé. Ce type de pratique ne faisait absolument pas partie de notre culture familiale, mais je lui faisais confiance, alors je me suis dit pourquoi pas et j’ai acheté le livre qu’il m’a conseillé.

 

 

Bon déjà le titre contenait deux infos qui ne me parlaient absolument pas “méditer” et “déprimer” et puis il y avait cette fameuse notion de “pleine conscience” qui ne fait pas non plus partie de mon vocabulaire…

J’ai feuilleté les premières pages et puis je l’ai mis de côté. Je crois qu’à ce moment-là, je n’étais clairement pas prête à prendre ma vie en main et j’ai continué à vivre dans le schéma que je maitrise le mieux : le paraitre, avec de vieilles habitudes, bien calée, dans ma zone de confort.

 

Je n’étais absolument pas conscience de mes propres schémas limitants… Pas consciente de tout ce qui ne me convenait pas dans ma vie et encore bien moins consciente que j’aurais pu changer quoi que ce soit, je me suis laissée porter par le fil des choses et du temps… Ça a duré comme ça, un bon moment…

 

Un an plus tard, en 2019, j’ai été prise d’une fatigue intense et de problèmes de santé inhérents à cet état…  Je vous laisse découvrir comment la dépression m’a sauvé la vie…

3 commentaires

  1. Bravo à toi Magali tu es une très belle personne qui mérite ce grands changement.
    Merci d’être la pour moi.
    Gratitude infini 🙏💪🥰

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